jeudi 1 mars 2018

Martine Ouellet a raison



Les faits c.-à-d. ce qui semble faire l'unanimité : Martine Ouellet a été élue démocratiquement cheffe du Bloc québécois. C'est une partisane sans compromis de l'indépendance du Québec. Elle le dit elle-même, elle est centrée sur la tâche au détriment des individus c.-à-d. que dans le trio savoir-faire, savoir-être et vision, le premier gouverne 80 % de son action et le dernier, le reste. Autrement dit, le savoir-être, l'empathie, les sourires et tout, c'est quand elle est obligée, notamment pour les caméras et les âmes sensibles.

Martine Ouellet est en mission et celle-ci, c'est l'indépendance du Québec. Laquelle sublime toutes autres considérations. Autrement dit, pour elle, la meilleure façon de défendre les intérêts du Québec, c'est de systématiquement promouvoir son indépendance politique. Point à la ligne, c'est un point de vue et une façon de faire qui se défendent. Et c'est la ligne directrice que défend madame Ouellet et à ce sujet, elle ne dévie pas d'un iota.  

Elle a raison. Pourquoi?

Depuis trop longtemps, même depuis le début en commençant par René Lévesque et sauf pour Jacques Parizeau, le mouvement nationaliste au Québec tergiverse dans ses objectifs. Il serait trop long ici de faire l'énumération de celles-ci, de la souveraineté-association en passant par les conditions gagnantes de Lucien Bouchard, Meech et le référendum aux calendes grecques de Jean-François Lisée, force est d'admettre que c'est l'Auberge espagnole ou pourquoi pas, l'Auberge en Catalogne.

Là, il y a Martine Ouellet, déterminée avec un seul objectif en tête. On peut être d'accord ou non avec la dame, aimer ou non le style. On ne peut pas l'accuser de tergiverser sur le sens de son action ou d'avoir un agenda caché.

Dans l'immédiat, la mouvance nationaliste au Québec est prise dans ses contradictions. Par exemple, il y a les indépendantistes de droite qui logent à la CAQ et ceux de gauche chez Québec Solidaire et les deux groupes se tirent dans les jambes depuis toujours et sans ménagement. Le résultat, c'est que les tenants de la cause fédéraliste regardent le tout en souriant.

Idem à Ottawa pour la députation du Bloc, on se dit les défenseurs des intérêts du Québec, mais dans le confort du fédéralisme canadien avec ses façons de faire et ses habitudes. Ce qui fait qu'avec le passage du temps, le syndrome de Stockholm aidant, les députés du Bloc sont devenus des élus comme les autres. Ils ont seulement une étiquette différente et sont copain-copain avec tout le monde; cela dure depuis le 15 juin 1991 c.-à-d. 27 ans.

L'idée ici n'est pas de dénigrer l'action du Bloc québécois à Ottawa dont la qualité à été reconnue par tous, notamment lors de la période de Jean Duceppe. La question, c'est de savoir à quoi le Bloc sert à Ottawa. S'il est à Ottawa pour jouer le jeu du parlementarisme canadien, alors que ces députés adhèrent aux différents partis politiques en place et nous serons mieux servis, surtout par ceux et celles qui seront au pouvoir. Si leur objectif, c'est l'indépendance du Québec, alors que les députés du Bloc s'assument et se comportent en tant que tel.

En ce sens, Martine Ouellet a raison de brasser la cage pour remettre les pendules à l'heure. Elle a été élue démocratiquement cheffe et c'est sa responsabilité de recentrer l'action de son organisation sur sa mission première et au besoin, de revoir celle-ci. Après 27 ans de vie politique, les députés du Bloc doivent se brancher sur ce qu'ils veulent être : des indépendantistes québécois ou des parlementaires québécois ordinaires dans un cadre fédéraliste qui défendent les intérêts de leurs commettants.

Jocelyn Daneaujocelyndaneau@gmail.com
Blogueur sur le Huffington Post Québec : http://quebec.huffingtonpost.ca/author/jocelyn-daneau/

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