samedi 3 mars 2018

Fin juillet 2018 : la prochaine tuerie de masse « intéressante » aux É.-U.


Quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu'il a la rage. Quand on ne sait pas quoi dire ou qu'une situation nous dépasse, on dit souvent que son responsable est fou. C'est le cas par exemple, présentement, de nombreux commentateurs relativement à la saveur de la semaine, la cheffe du Bloc québécois madame Martine Ouellet. Aux États-Unis par exemple, le Donald n'a rien trouvé de mieux à dire à propos de Nikolas Cruz, auteur de la tuerie de Parkland (14 février 2018) que ce dernier était « mentally disturbed ». Trump à peut-être raison pour une fois, qui sait? Comme plusieurs d'entre nous lorsque l'on dit et écrit que Donal Trump est lui-même fou à lier; mais bon, c'est un autre sujet.

Toujours est-il que dans Le Devoir (3 mars 2018), il y avait un intéressant article intitulé : Les tueries de masse témoignent d’un dérèglement des structures sociales. Pour l'auteur de l'article qui s'intéresse aux écrits du sociologue Norbert Elias : « Lorsque la pression est telle qu’un individu en vient à tuer aveuglément des inconnus, c’est qu’une fissure s’est créée dans son identité psychique et qu’un relâchement des mécanismes d’autocontrainte s’est produit. Les tueries de masse sont donc bel et bien un phénomène sociologique. »

Je n'ai pas les compétences pour juger tant des opinions psychiatriques de Donald Trump, que les interprétations fort intéressantes du journaliste Julien Gauthier Mongeon à propos de la pensée et de l'oeuvre de Norbert Elias, dans l'article précédemment mentionné. Ceci étant, il y a ici, des interprétations complètement opposées quant au phénomène des tueries de masse. Ce que je comprends, c'est que l'Homme s'autorégule dans ses comportements depuis 5 000 ans pour vivre en société, mais qu'une fois de temps en temps, il disjoncte. Comme les armes sont vente libre aux États-Unis et dans le contexte d'une certaine forme de mimétisme, la suite prend quelques fois la forme d'événements comme celui de Parkland. Bref, c'est un article à lire.

Un aspect de celui-ci que je maîtrise mieux, c'est lorsque l'auteur mentionne que : « Une étude publiée récemment par le Harvard Injury Control Research Center montre que la fréquence des tueries de masse augmente au fil du temps. Les chercheurs ont mesuré cette augmentation en déterminant la durée qui s’écoule entre deux tueries de masse. Selon l’étude, cette durée est passée de 200 jours en moyenne sur la période de 1983 à 2011 à 64 jours depuis 2011. »

Qu'est qu'une « tuerie de masse »? À notre époque où tout est formalisé, il y a même une définition quantitative pour ce phénomène. Ainsi : « La notion de tuerie de masse désigne l'assassinat de plusieurs personnes en une courte période. Le FBI les définit comme quatre meurtres ou plus survenant lors d'un événement particulier, sans répit entre les meurtres. » (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tuerie_de_masse). 

Donc, entre la tuerie de Las Vegas (1er octobre 2017) et celle de Parkland (14 février 2018), il y a eu 136 jours. Comme il y a probablement eu des tueries intermédiaires aux États-Unis depuis ce temps, mais que la banalité de la chose rend ce phénomène, surtout à seulement 4 morts, médiatiquement ordinaire, nous pouvons penser que cette moyenne (des moyennes par classe de tuerie) de 64 jours a du sens. Si la fréquence des tueries est statistiquement normalement distribuée, alors le prochain événement médiatiquement « intéressant », dans la classe « La Vegas/Pakland » pourrait avoir lieu vers le 28 juillet 2018. La question n'est donc pas de savoir quand celle-ci se produira, mais où? C'est triste, mais c'est comme ça aux « États » à l'ère de Donald Trump qui veut maintenant armer les professeurs.

Jocelyn Daneaujocelyndaneau@gmail.com
Blogueur sur le Huffington Post Québec : http://quebec.huffingtonpost.ca/author/jocelyn-daneau/

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