Quand
on veut se débarrasser de son chien, on dit qu'il a la rage. Quand
on ne sait pas quoi dire ou qu'une situation nous dépasse, on dit
souvent que son responsable est fou. C'est le cas par exemple,
présentement, de nombreux commentateurs relativement à la saveur de
la semaine, la cheffe du Bloc québécois madame Martine Ouellet. Aux
États-Unis par exemple, le Donald n'a rien trouvé de mieux à dire
à propos de Nikolas
Cruz, auteur
de la tuerie de Parkland (14 février 2018) que ce
dernier
était « mentally
disturbed ».
Trump à peut-être raison pour une fois, qui sait? Comme plusieurs
d'entre nous lorsque l'on dit et écrit que Donal Trump est lui-même
fou à lier; mais bon, c'est un autre sujet.
Toujours
est-il que dans Le Devoir (3 mars 2018), il y avait un intéressant
article intitulé : Les
tueries de masse témoignent d’un dérèglement des structures
sociales.
Pour
l'auteur de l'article qui s'intéresse aux écrits du sociologue
Norbert
Elias : « Lorsque
la pression est telle qu’un individu en vient à tuer aveuglément
des inconnus, c’est qu’une fissure s’est créée dans son
identité psychique et qu’un relâchement des mécanismes
d’autocontrainte s’est produit. Les tueries de masse sont donc
bel et bien un phénomène sociologique. »
Je
n'ai pas les compétences pour juger tant des opinions psychiatriques
de
Donald Trump, que les interprétations fort intéressantes du
journaliste Julien
Gauthier Mongeon à
propos de
la pensée et de l'oeuvre de Norbert Elias, dans
l'article précédemment mentionné. Ceci
étant, il y a
ici, des interprétations complètement opposées quant au phénomène
des tueries de masse. Ce
que je comprends, c'est que l'Homme s'autorégule dans ses
comportements depuis 5 000
ans pour vivre en société, mais qu'une fois de temps en temps, il
disjoncte. Comme les armes sont vente
libre aux États-Unis et dans le contexte d'une certaine forme de
mimétisme, la suite prend quelques fois la forme d'événements
comme celui de Parkland. Bref, c'est
un article à lire.
Un
aspect de celui-ci
que je maîtrise mieux, c'est lorsque l'auteur mentionne que :
« Une
étude publiée récemment par le Harvard Injury Control Research
Center montre que la fréquence des tueries de masse augmente au fil
du temps. Les chercheurs ont mesuré cette augmentation en
déterminant la durée qui s’écoule entre deux tueries de masse.
Selon l’étude, cette durée est passée de 200 jours en moyenne
sur la période de 1983 à 2011 à 64 jours depuis 2011. »
Qu'est
qu'une « tuerie
de masse »?
À notre époque où tout est formalisé, il y a même une définition
quantitative pour ce phénomène. Ainsi : « La
notion de tuerie
de masse désigne
l'assassinat de plusieurs personnes en une courte période. Le FBI
les
définit comme quatre meurtres ou plus survenant lors d'un événement
particulier, sans répit entre les meurtres. »
(Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tuerie_de_masse).
Donc, entre la tuerie de Las Vegas (1er octobre 2017) et celle de Parkland (14 février 2018), il y a eu 136 jours. Comme il y a probablement eu des tueries intermédiaires aux États-Unis depuis ce temps, mais que la banalité de la chose rend ce phénomène, surtout à seulement 4 morts, médiatiquement ordinaire, nous pouvons penser que cette moyenne (des moyennes par classe de tuerie) de 64 jours a du sens. Si la fréquence des tueries est statistiquement normalement distribuée, alors le prochain événement médiatiquement « intéressant », dans la classe « La Vegas/Pakland » pourrait avoir lieu vers le 28 juillet 2018. La question n'est donc pas de savoir quand celle-ci se produira, mais où? C'est triste, mais c'est comme ça aux « États » à l'ère de Donald Trump qui veut maintenant armer les professeurs.
Jocelyn Daneau, jocelyndaneau@gmail.com
Blogue : https://dano-detache.blogspot.ca/
Blogueur sur le Huffington Post Québec : http://quebec.huffingtonpost.ca/author/jocelyn-daneau/
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