dimanche 18 mars 2018

La police qui s'efface en passant par Gatineau


Il y a la police qui pardonne, celle de Bélair assurance. Il y a maintenant la police qui ne s'assume plus, celle de Gatineau. Pour ce cas qui est venu à nos oreilles et nos yeux, combien y a en a-t-il d'autres, surtout en région?


Ainsi, le 2 février 2018, je publiais sur le Huffington Post Québec*, un texte intitulé : « La police et l'esprit chevaleresque, est-ce la fin? » Extrait : « ... la société, du moins au Québec, est en train de tuer à petit feu l'essence de ce qui fait un policier : son esprit chevaleresque. Souvenons-nous du preux chevalier de notre enfance et du cinéma qui fonçait la tête baissée pour sauver au péril de sa vie, la princesse, sa famille et le reste de la forteresse… Ceci étant, en 2018, si tu fonces avec ton « char » de police pour sauver la veuve et l'orphelin ou suivre un suspect sur le point de passer à l'acte, assure-toi de respecter les limites de vitesse, la signalisation routière et quoi encore? Parce que sinon, tu risques de te retrouver en déontologie avec une note à ton dossier ou même accusé d'un délit quelconque, victime des bien-pensants de notre société et de leur rectitude politique, qui inondent et dominent de plus en plus notre monde… ne tuons pas l'esprit policier en le javellisant par abus de rectitude politique et du principe de précaution. »

On apprenait récemment, l'arrestation à Gatineau d'un journaliste… pour avoir fait son travail (Source : Journal de Montréal, 16 mars 2018). Essentiellement, la plaignante qui faisait l'objet d'une enquête journalistique, comme il le sied dans une société où le droit à l'information est une valeur fondamentale, a déposé une plainte pour « harcèlement criminel » à l'encontre du journaliste en question. Et la police, de Gatineau, de bêtement procéder à l'arrestation, par téléphone de surcroit, d'Antoine Trépanier de Radio-Canada.

Patrick Lagacée de La Presse a fait enquête. Voici un morceau savoureux de son texte, d'une police, celle de Gatineau en l'occurrence, qui prend dorénavant de moins en moins de risque et qui « dompe » ses responsabilités dans la cour des autres : « Un avocat, hier, m’a dit : « On en parle parce que c’est un journaliste. Mais la vérité, c’est que chaque jour, des citoyens sont traités de cette façon-là par la police. La police ne veut plus faire d’enquêtes pour des causes semblables – je parle de chicanes de voisins, de harcèlement, de bousculades de stationnement : on arrête et on laisse la Couronne décider… » (Source : Deux appels, un courriel, La Presse +, 17 mars 2018). 

C'est le retour de l'acronyme, la PP. Non pas pour Police provinciale, ancêtre de la SQ, mais pour Police paresseuse.

Encore récemment, sur ce blogue (11 janvier 2018), était publié un billet avec le titre : François, achète-toi un Berger allemand. Ainsi : « Le Dragon millionnaire François Lambert est en « joualvert » contre la police de Montréal. Il s'est récemment fait voler chez lui, dans sa maison, des objets de valeur auxquels il attache une grande valeur sentimentale. Ceci étant, il dit avoir identifié les voleurs et transmis l'information à la police de Montréal qui selon ses dires, n'a rien fait, du moins en date de ce billet. Bienvenue dans le monde ordinaire mon François. Celui où la police se garroche rarement quand tu te fais voler. »

À quoi cela sert-il d'avoir des policiers au surplus fort bien payés par le citoyen lui-même, si celui-ci, au moment où il a besoin d'aide, se retrouve seul avec sa solitude? Ou si, comme dans le cas de notre journaliste, la police ne sert que d'entremetteuse?

La police de proximité c'est quoi? Celle qui n'est jamais-là quand on en a de besoin? Mais qui déploie des moyens colossaux quand les caméras sont-là?

Je sais, le nombre de crimes est en diminution au Québec et au Canada. Mais quand il n'y a personne pour venir t'aider quand tu es victime d'une injustice, tu es 2 fois plus en « c... ».

Je sais, il ne faut jamais généraliser à partir de cas particulier. Mais je suis sous l'impression et l'avenir nous le dira, que nous sommes sur une tendance lourde. Autrement dit, la police la jouera de plus en plus à l'indifférence ou à l'excès, selon le degré de pénétration médiatique du cas. Conclusion, ne restez pas seul avec votre problème, médiatisez-le et ensuite appelez la police. Vous avez plus de chance d'obtenir de l'aide.

Jocelyn Daneaujocelyndaneau@gmail.com

Ceux et celles qui ont l'oeil vif ont remarqué que ma carrière de blogueur au Huffington Post Québec s'est terminée aussi vite qu'elle a commencé. Le Huff qui ne veut pas payer ses blogueurs se permet aussi de refuser des textes selon un système de critères à géométrie variables. Bref, j'ai rapidement tiré la « ploye » pour ce journal électronique, surtout montréaliste et en particulier pour la « clique » du Plateau.

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