lundi 25 décembre 2017

Noël, pour qui et pourquoi?

Chaque année, c'est la question clichée récurrente que je me pose. Noël, pour qui et pourquoi?

Selon mes recherches, le 25 décembre comme date de naissance du Christ remonte à l'an 354 sous le pape Libère, dans la foulée de la naissance officielle du christianisme vers 325 sous Constantin, considéré comme le premier empereur chrétien. Donc, ce n'est pas d'hier que l'on fête le 25 décembre comme fête religieuse.

Selon un sondage CROP de février 2013, 57 % des Québécois s'annoncent comme Catholique romain et 31 % disent assister à un office religieux, mais le sondage n'en précise pas la fréquence. Si on joint ces deux résultats, on peut dire que 17,7 % des Québécois catholiques vont au moins une fois à la messe par année, peu importe les circonstances. Considérant que Noël est une Fête religieuse, celui que nous fêtons aujourd'hui n'aurait aucune connotation liée à la religion pour plus de 80 % des Québécois. Alors, on fête quoi?

Si on étire ce raisonnement sous l'angle de la laïcité, pourquoi imposer à l'ensemble des citoyens du Québec de prendre congé entre le 25 décembre et le 1er janvier de l'année. Si nous sommes réellement un société laïque, alors transformons ces congés obligatoires en ce que les conventions collectives appellent, des « mobiles ». Tout le monde aura de facto ses congés sans la contrainte d'un moment précis dans l'année où les prendre.

À ce titre, je demeure convaincu que les congés obligatoires des Fêtes ne résisteraient pas à une visite dans le filtre de la Charte canadienne des Droits et des Libertés, section 2a) Chacun a les libertés fondamentales suivantes — liberté de conscience et de religion. La question serait simple : « Si j'ai la liberté de religion, pourquoi m'imposer de prendre congé le 25 décembre de chaque année pour cause de catholicisme? » Alors, on fête quoi et pourquoi au juste?

Certains diront, moi le premier : « Le plaisir au moins une fois par année, de se retrouver en famille ». Des familles ont le sait, de plus en plus éclatées et dont les membres par le passage du temps et la complexité de notre monde, habitent de plus en plus l'univers dans son sens le plus universel. On se rassemble aussi pour faire plaisir aux parents et aux vieux parents, ceux et celles qui ont connu le Québec catholique d'avant la Révolution tranquille et qui en garde malgré tout, un souvenir nostalgique. Bref, malgré notre modernisme affiché, notre citoyenneté mondiale, on se rassemble par esprit de clan, pour afficher ce que nous sommes, de différent et de semblable aux autres. Pour plusieurs, par rêve, Noël c'est de retrouver un tant soi peu, l'esprit de l'enfance ou un l'idée d'un certain idéal, c'est selon chacun.

Avons-nous besoin et est-ce nécessaire, pour marquer cet esprit clanique, de toute cette orgie de cadeaux de Noël? Selon le journal français Le Figaro pour 2017, pour la France seulement : « Au total, entre le 25 décembre et le 3 janvier, plus de 3 millions de nouvelles annonces produites devraient être mises en ligne sur eBay. » Si on fait une simple règle de trois, on parle pour le Québec de 358 000 cadeaux. Cela fait-il du sens? Je vous laisse juger. Dernière heure — dans le journal Le Monde : Les paquets à peine déballés, les premières reventes de cadeaux de Noël débutent. En ce sens, Noël du point de vue des cadeaux, est surtout la fête du marketing et du commerce de détail, en particulier d'Amazon.

Alors, on fête quoi et pourquoi au juste?

Joyeux Noël à tous!

Jocelyn Daneau, jocelyndaneau@gmail.com

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Alexandre Bissonnette - Qu'on passe à autre chose

Encore ce matin dans les médias, on nous sert du Alexandre Bissonnette.  V ous savez, le jeune tueur menteur et narci...