samedi 23 décembre 2017

Catalogne : mauvais présage pour le parti Québécois

Au terme d'un référendum peu crédible, la Catalogne avait le 27 octobre 2017, déclaré son indépendance vis-à-vis l'Espagne. On connaît la suite, le gouvernement espagnol a activé l'article 155 de sa Constitution pour mettre sous tutelle le gouvernement autonome de Catalogne et ainsi, favoriser l'appel aux urnes des Catalans pour le 21 décembre 2017. Le résultat de cette consultation, sans entrer dans les détails, nous indique simplement que l'on fait du surplace, avec les principaux acteurs qui demeurent campés sur leur position, même au sens géographique du terme. Bref, on ne tourne pas en rond en Catalogne et en Espagne, on régresse.

Qu'est-ce que cela veut dire pour les mouvements indépendantistes démocratiques, ici au Québec et ailleurs? L'indépendance sur papier et dans le rêve, c'est plaisant (« le fun »), mais dans la réalité opérationnelle des choses, c'est une autre histoire. Les Catalans en donnent présentement un exemple frappant. Même s'ils avaient eu toute la bonne volonté démocratique du monde pour faire l'indépendance, il manquait 2 éléments stratégiquement fondamentaux à la Catalogne pour aller de l'avant : une force armée et de l'argent. Elle n'avait et n'a présentement, ni un ni l'autre.

Sauf pour la police locale de nature civile – les Mossos d'Esquadra de Catalogne – c'est Madrid qui contrôle la force et donc la répression. Ce que l'on a pu voir, c'est que le gouvernement Rajoy n'hésitera pas à se servir de sa police pour faire un travail qui ne relève pas normalement de celle-ci, dans la plus pure tradition de l'autoritarisme franquiste. Autrement dit, s'il y a escalade de la violence, Mariano Rajoy répondra présent et la Catalogne l'a très bien compris. Les indépendantistes catalans n'ont pas de rapport de force physique, ils n'ont pas d'argent et Madrid ne veut pas leur parler. Pire, ils n'ont aucun appui d'un pays tiers, aucun gouvernement surtout pas en Europe, ne veut se mêler du dossier catalan. À la veille de Noël 2017, l'indépendance catalane, sous réserve d'un peuple qui veut descendre dans la rue avec des idées de guerre civile, vient d'entrer dans les livres d'histoire comme un soubresaut.

Présentement, tous les gouvernements nationaux aux prises, de façon fondée ou non, avec des mouvements de sécession politique, observent la Catalogne et prennent des notes. C'est sûrement le cas au Canada où une certaine vigilance s'exerce malgré la faiblesse actuelle des indépendantistes québécois et des mouvements similaires dans l'Ouest canadien. De leur côté, les citoyens – Québécois ou Canadiens de l'ouest - observent eux aussi ce qui se passe en Catalogne et ils se questionnent en se posant la question fondamentale suivante : « Dans quel contexte, le niveau de vie de ma famille sera-t-il le mieux servi? » C'est très de base comme question, voir égoïste. Mais une fois que l'on a ventilé sur les « Maudits anglais », Justin Trudeau et le reste, on parle de son prochain voyage à Cuba, d'une grosse TV 4K HD, des broches du petit dernier, etc. Parce que soyons réalistes, malgré tous ses défauts, malgré la Conquête de 1760-1763, le Canada demeure un des endroits les plus agréables où vivre. Comme Jean Chrétien le disait : « Le Canada, c'est le plusse beau pays du monde ».

En conclusion, le grand défi du parti Québécois (et du mouvement indépendantiste) en vue des élections du 1er octobre 2018, sera de convaincre les Québécois et les Québécoises que le grand changement de l'indépendance du Québec est nécessaire pour améliorer leur niveau de vie et leur bien-être.

Considérant que le Québec dispose d'un certain rapport de force physique avec la SQ et les soldats cantonnés au Québec (sous réserve que ceux-ci veuillent bien jouer un rôle autre que celui qui est présentement le leur, ce qui est loin d'être acquis). Considérant que le Québec dispose d'une certaine autonomie fiscale et de certains instruments financiers comme la Caisse de dépôt et à la limite, Hydro-Québec. On voit mal les Québécois et les Québécoises dans un avenir prévisible, se lancer dans l'aventure d'une quelconque forme de sécession d'avec le Canada. Personnellement, cela ne veut pas dire que je vais me sentir plus Canadien, un Canada qui demeure pour moi, essentiellement un mariage de raison.


Jocelyn Daneau, jocelyndaneau@gmail.com

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