mercredi 7 février 2018

Les infirmières au Québec et la Rue arabe pour Barette


C'est le politologue de l'Université de Sherbrooke, Sami Aoun qui le premier, m'a sensibilisé au phénomène de la Rue arabe. Il expliquait comme analyste à RDI que les soulèvements et les manifestations dans les pays arabes sont souvent le fruit d'une rumeur qui s'amplifie jusqu'à exploser. Il expliquait que même à l'ère des réseaux sociaux, malgré la présence policière dans certains États qui est tellement présente et omniprésente, que c'est le bouche-à-oreille qui fait le travail de communication, notamment dans les villes où les densités de population le permettre. Aoun que l'on n'a pas vu comme analyste depuis un certain temps, aurait sans doute utilisé cette grille d'analyse pour décrire actuellement, tout le mouvement des femmes iraniennes qui enlèvent subitement leur voile en guise de contestation, dans les rues des grandes villes en Iran. Ceci étant, mentionnons quand même que celles-ci sont pas mal plus dégourdies que la propagande veut bien nous le laisser croire, peut-être comme à l'image de nos infirmières.

Toujours est-il que c'est à Sami Aoun que je pense présentement pour décrire le mouvement des infirmières qui semble spontané, pour signifier l'écoeurantite aiguë de leur condition de travail, notamment au niveau de l'obligation de faire du temps supplémentaire. Non, je ne suis pas naïf, je sais que nous sommes en période préélectorale et que la Fédération des infirmières du Québec (FIQ) en profite pour mettre de la pression sur le gouvernement Couillard. Ceci étant, le ras-le-bol s'il est généralisé, ne semble pas coordonné.

On a l'impression qu'un peu comme pour la Rue arabe comme par exemple en Tunisie ou même présentement, comme au Vénézuéla, au Honduras ou aux Maldives, un groupe sans stratégie organisée, mais écoeurée, a décidé d'avoir la tête du dictateur. En l'occurrence dans le cas qui nous occupe, celle du bon docteur Barette.


Certes, surtout à la veille des élections du 1er octobre 2018 au Québec, le bon docteur Barette ne quittera pas le Ministère de la Santé et ne sera pas « quitté ». Mais la « job » de bras que les infirmières ont commencé à lui faire, si elle devait durer, pourrait sérieusement entacher sa crédibilité. Cela pourrait même compromettre sa réélection, lui qui a annoncé qu'il serait de nouveau candidat dans La Pinière. Autrement dit, les infirmières inconsciemment, ont peut-être décidé que si le bon docteur Couillard n'est pas capable de mettre au pas le bon docteur Barette, elles feraient le nécessaire pour qu'il disparaisse de la carte, le 1er octobre 2018.

Comme le disait récemment le journaliste de Radio-Canada, Michel C. Auger, aucun ministre de la Santé n'a jamais gagné le concours de la popularité avec les infirmières et le premier ne sera surtout pas le bon docteur Barette. En fait, celles-ci au Québec comme ailleurs, sont comme une caste d'Intouchables qui représente le ciment qui tient ensemble tous les systèmes de santé de par le monde.

Considérant que les Libéraux trainent de la patte derrière la CAQ dans les sondages, les jours du bon docteur Barette comme ministre de la Santé sont peut-être comptés et sa carrière de député tire peut-être à sa fin.

Jocelyn Daneau, jocelyndaneau@gmail.com
Blogueur sur le Huffington Post Québec : http://quebec.huffingtonpost.ca/author/jocelyn-daneau/




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