C'est
le politologue de l'Université de Sherbrooke, Sami Aoun qui le
premier, m'a sensibilisé au phénomène de la Rue arabe. Il
expliquait comme analyste à RDI que les soulèvements et les
manifestations dans les pays arabes sont souvent le fruit d'une
rumeur qui s'amplifie jusqu'à exploser. Il expliquait que même à
l'ère des réseaux sociaux, malgré la présence policière dans
certains États qui est tellement présente et omniprésente, que
c'est le bouche-à-oreille qui fait le travail de communication,
notamment dans les villes où les densités de population le
permettre. Aoun que l'on n'a pas vu comme analyste depuis un certain
temps, aurait sans doute utilisé cette grille d'analyse pour décrire
actuellement, tout le mouvement des femmes iraniennes qui enlèvent
subitement leur voile en guise de contestation, dans les rues des
grandes villes en Iran. Ceci étant, mentionnons quand même que
celles-ci sont pas mal plus dégourdies que la propagande veut bien
nous le laisser croire, peut-être comme à l'image de nos
infirmières.
Toujours
est-il que c'est à Sami Aoun que je pense présentement pour décrire
le mouvement des infirmières qui semble spontané, pour signifier
l'écoeurantite aiguë de leur condition de travail, notamment au
niveau de l'obligation de faire du temps supplémentaire. Non, je ne
suis pas naïf, je sais que nous sommes en période préélectorale
et que la Fédération des infirmières du Québec (FIQ) en
profite pour mettre de la pression sur le gouvernement Couillard.
Ceci étant, le ras-le-bol s'il est généralisé, ne semble pas
coordonné.
On
a l'impression qu'un peu comme pour la Rue arabe comme par exemple en
Tunisie ou même présentement, comme au Vénézuéla, au Honduras ou
aux Maldives, un groupe sans stratégie organisée, mais écoeurée,
a décidé d'avoir la tête du dictateur. En l'occurrence dans le cas
qui nous occupe, celle du bon docteur Barette.
Source :
Journal
de Montréal, 6 février 2018
Certes,
surtout à la veille des élections du 1er octobre 2018 au
Québec, le bon docteur Barette ne quittera pas le Ministère de la
Santé et ne sera pas « quitté ». Mais la « job »
de bras que les infirmières ont commencé à lui faire, si elle
devait durer, pourrait sérieusement entacher sa crédibilité. Cela
pourrait même compromettre sa réélection, lui qui a annoncé qu'il
serait de nouveau candidat dans La Pinière. Autrement dit, les
infirmières inconsciemment, ont peut-être décidé que si le bon
docteur Couillard n'est pas capable de mettre au pas le bon docteur
Barette, elles feraient le nécessaire pour qu'il disparaisse de la
carte, le 1er octobre 2018.
Comme
le disait récemment le journaliste de Radio-Canada, Michel C. Auger,
aucun ministre de la Santé n'a jamais gagné le concours de la
popularité avec les infirmières et le premier ne sera surtout pas
le bon docteur Barette. En fait, celles-ci au Québec comme ailleurs,
sont comme une caste d'Intouchables qui représente le ciment qui
tient ensemble tous les systèmes de santé de par le monde.
Considérant
que les Libéraux trainent de la patte derrière la CAQ dans les
sondages, les jours du bon docteur Barette comme ministre de la Santé
sont peut-être comptés et sa carrière de député tire peut-être
à sa fin.
Jocelyn
Daneau,
jocelyndaneau@gmail.com
Blogue :
https://dano-detache.blogspot.ca/
Blogueur
sur le Huffington Post Québec :
http://quebec.huffingtonpost.ca/author/jocelyn-daneau/
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