Depuis
1947, un groupe de scientifiques issus à l'origine de l'Université
de Chicago et comprenant en 2018, une quinzaine de prix Nobel,
publient ce qu'ils appellent, l'horloge de l'Apocalypse (Doomsday
Clock).
Cette année, en regard de différents événements, l'horloge a été
fixée à minuit moins 2. Le tout pour traduire une année 2017
marquée notamment par l'excitation nucléaire tant de Donald Trump
que de celle de Kim Jong-Un dont on se demande lequel des deux est le
plus taré, du moins en apparence.
Est-ce
que le travail de comité véhiculé par The Bulletin of the
Atomic Scientists est sérieux? Il n'y a aucune raison d'en
douter, la jeune millionnaire Éliane
Gamache Latourelle n'en
fait pas partie. Plus sérieusement, nous ne pouvons qu'être
d'accord, au regard de l'actualité et sans égard aux conclusions
alarmistes des membres de ce comité, quand ils écrivent que :
« L'échec
des principaux dirigeants mondiaux à considérer les grands enjeux
de l'humanité dans leur action politique est lamentable. Cependant,
ces lacunes peuvent être renversées. »
Traduction libre de : « The
failure of world leaders to address the largest threats to humanity’s
future is lamentable—but that failure can be reversed. »
Si
le ton alarmiste du « Board »
en question est sérieux quant à la probabilité élevée de fin du
monde, comparable à celle de 1953 de la Guerre froide, doit-on les
croire?
Personnellement,
peut-être parce que j'aime mieux me mettre la tête dans le sable,
ma réponse en sera une en nuance.
Oui,
j'adhère aux conclusions du document concernant les risques liés
aux aspects environnementaux, à la poudrière du
Moyen-Orient, aux
excès du terrorisme aveugle, aux conséquences néfastes et encore
inconnues des
inégalités
de revenu, à la perte de contrôle sur le développement
technologique notamment au niveau biologique, etc.
Non,
je ne crois pas au déclenchement d'une guerre nucléaire ou même à
l'utilisation restreinte d'armes de ce type sur
un territoire ciblé.
Les
conséquences seraient trop extrêmes pour l'ensemble de la
population mondiale, y compris les dirigeants eux-mêmes, ne
serait-ce simplement parce que le vent n'a pas de frontière pour
transporter des éléments radio-actifs.
Je
sais, il y a eu les expériences de l'atoll des Bikini en 1946, les
accidents de Tchernobyl,
de
Fukushima ou de Three Miles Islandes, vous me direz que nous n'en
sommes pas morts à
respirer de l'air radio-actif.
Exact, mais dans tous ces cas, il n'y a avait pas de danger de
riposte et donc d'escalade. Ce qui ne serait pas le cas présentement,
considérant le caractère intempestif de certains des acteurs en
place. C'est ce qui fait peur aux gens qui ont fixé les 2 minutes
avant minuit.
Pour
ma part, je suis de ceux qui peut-être
naïvement,
croient que les États-Unis encadrent présentement et comme jamais,
la capacité de Donald Trump à déclencher le feu nucléaire. Les
tweets et tout le reste, ce sont des bébelles pour lui permettre de « lâcher
de la pression ».
À
l'autre extrémité, en Corée du Nord, ce n'est à mon avis que de
la rhétorique d'un régime au bord de l'effondrement
pour se maintenir au pouvoir. Le tout entretenu par la Chine et
la Russie
pour obliger les États-Unis à investir de plus en plus dans sa
défense et ainsi, affaiblir ses finances publiques et donc ses
capacités comme État.
C'est
cette stratégie que Ben Laden a utilisée le 11 septembre 2001 pour
affaiblir les États-Unis en l'obligeant à diriger ses ressources
vers le domaine militaire. C'est ce que les Américains ont fait aux
Soviétiques pendant la Guerre froide, les forçant à dépenser de
plus en plus de fonds publics dans leur complexe militaro-industriel et ainsi, à négliger le reste.
C'est ce que les Russes ont fait à Napoléon pendant la campagne de
Russie en le forçant à étirer ses lignes d'approvisionnement
jusqu'à la rupture et
le retour en déroute de l'Empereur;
ce qu'ils ont refait comme
coup aux
Allemands lors de l'invasion de l'URSS en juin
1941 sur
le front de l'Est dans
le cadre de l'Opération
Barbarossa.
Conclusion :
Certe il y a danger de fin du monde en ce début de 2018, il
ne faut pas naïvement l'ignorer. Mais comme dans la théorie du
Cygne
noir de Nassim
Nicholas Taleb,
le danger pourrait venir aussi d'ailleurs, immense
et
sans
avertissement.
Jocelyn
Daneau,
jocelyndaneau@gmail.com
Blogue :
https://dano-detache.blogspot.ca/
Blogueur
sur le Huffington Post Québec :
http://quebec.huffingtonpost.ca/author/jocelyn-daneau/
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