Je comprends le Dragon millionnaire François Lambert d'être en « joualvert » contre la police de Montréal. Il s'est récemment fait voler chez lui, dans sa maison, des objets de valeur auxquels il attache une grande valeur sentimentale. Laquelle des 2 « valeurs » a le plus de valeur, seul notre Dragon pourrait répondre. Ceci étant, il dit avoir identifié les voleurs et transmis l'information à la police de Montréal qui selon ses dires, n'a rien fait, du moins en date de ce billet.
Bienvenue dans le monde ordinaire mon François. Celui où la police se garroche rarement quand tu te fais voler. La Loi sur la preuve au Canada à ce que je comprends, est devenu tellement compliquée en termes d'application et de démonstration, que les petits larcins, même de plusieurs dizaines de milliers de dollars, « on ne fera pas un gros procès avec ça ».
Je me souviens de ce jour de 1998 où nous nous sommes fait défoncer. C'était un matin de la semaine, les enfants étaient à l'école, nous au travail. Maison sans occupant, quartier calme sur la Rive-Sud de Montréal, dans un rond-point, voisins absents ou occupés à autre chose qu'à surveiller la maison d'à côté, pas de système d'alarme : donc, cible idéale. Les voleurs ont défoncé la porte principale d'entrée et on fait entrer un véhicule dans le garage pour ensuite vider tranquillement la maison. Tout ce qui avait de la valeur y est passé, pour une réclamation de plusieurs milliers de dollars.
C'est ma conjointe qui a découvert le tout. Son premier réflexe, naturellement énervé, a été d'appeler la police. La police est venue, c'est le cas de le dire. Seul, arrivé au bout d'une demi-heure, il a paresseusement fait le tour de la maison, a dit que ce n'était pas si pire, n'a pas pris de note et est reparti sans le dire. On n'en a jamais plus réentendu parler. Cela n'a rien donner d'appeler la police. Peut-être que François Lambert aura plus de chance. On verra.
Ceci étant, considérant que je suis peu familier avec le travail policier, je suis sous l'impression que les vols dans les maisons et ce genre de petits crimes se situent bien bas dans l'échelle des priorités de la police. Les « contraventions » sont nettement plus payantes, le trafic de drogue plus spectaculaire, les accidents d'auto obligatoires, toutes les dénonciations concernant les crimes à caractère sexuel plus à la mode, etc.
Par contre, à la décharge de la Sûreté du Québec et c'est dans son Rapport annuel 2017 comme fait saillant, la police a retrouvé quatre œuvres volées de Jean-Paul Riopelle, dont la valeur totale serait d’environ 160 000 $. Donc, célébrité pour célébrité, François Lambert peut espérer revoir ses montres de luxe. Les langues sales diront ici que la SQ n'échappe pas au phénomène de « peopolisation » de nos sociétés, je dirai que cela pourrait être le sujet d'un autre billet. On pourrait aussi penser que le Journal de Montréal et la police seront plus sensibles aux frustrations d'une « veudette » que celles de d'JoTounu, on verra.
Qu'en est-il du taux d'infraction contre la propriété au Québec? Selon le document Criminalité au Québec, Principales tendances 2015 du Ministère de la Sécurité publique, il est en baisse : « Le taux d’infractions contre la propriété a diminué de 4,1 % en 2015. »
Autrement dit, conséquence, la police n'a pas le temps de s'occuper des petits vols dans les maisons et en plus, c'est un créneau de marché en perte de vitesse. C'est un peu normal, si on considère que nos téléviseurs sont démodés le jour de leur achat, que nous n'avons plus de CD ni de DVD dans nos maisons, que nous utilisons de moins en moins de liquidité, etc. Alors, voler dans les maisons perd de son attrait, à moins d'effectuer des vols ciblés avec des objectifs précis.
Bref, un bon système d'alarme devrait faire le travail et pour ceux qui aiment ça, le Berger allemand serait le meilleur des chiens de garde, en plus d'être un fidèle compagnon.
Jocelyn Daneau, jocelyndaneau@gmail.com
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