vendredi 15 décembre 2017

Réseaux sociaux et dénonciation : la modération à bien meilleur goût

Le quart de la population mondiale utilise Facebook c.-à-d. 2 milliards de personnes. Ce qui fait qu'à seulement 33 ans, son fondateur Mark Zuckerberg vaut 7,3 milliards de dollars USD. C'est tellement vertigineux comme chiffre que pour le comprendre, disons que c'est 13 889 $ la minute, si tel était votre rémunération pour une année complète, 7/7, 24/24. Il n'y a pas à dire, FB est un succès planétaire.

Par contre, à intervalle régulier, des gens se questionnent sur le pouvoir grandissant des FB et Google de ce monde comme monopoles de l'information, notamment en ce qui a trait à la protection de la vie privée. Par exemple, « D’anciens cadres de Facebook expriment leurs remords d’avoir contribué à son succès » (Le Monde, 12 décembre 2017) c.-à-d. qu'ils remettent en question ce réseau social, en argumentant que sa puissance aboutit au contraire de l'idée qui était à la base de sa création : unir les humains. Pour ces anciens cadres, FB favorise l'abrutissement des masses avec comme résultat, l'isolement des gens, devenus émotionnellement dépendants des « Likes » et autres « Facebookeries ». D'ailleurs, pour certains de ces anciens cadres, ils interdisent même à leurs enfants d'utiliser FB.

Récemment, pour diverses raisons, notamment celle de réduire l'influence de FB sur ma vie, j'ai éliminé plus de 80 % de mes « amis ». De plus, j'ai décidé de réserver mes publications seulement aux « amis » que j'avais conservés. Ce faisant, j'ai enlevé le paramètre « public » et j'ai donc rendu ma page FB plus confidentielle. En fait, je me sers de FB dorénavant de deux façons. Premièrement comme « Fil de presse » et il fait un excellent travail en ce sens. Deuxièmement, pour transmettre de l'information aux quelques « amis » que j'ai gardés. L'étalage public des photographies de la pizza que je mange n'est pas tellement l'une de mes forces, pas plus que de regarder la bouffe d'illustres inconnus, même si je les connais de vue. Ceci étant, vous me direz que tenir un blogue et avoir une page FB quasi confidentielle, il y a comme une contradiction. J'assume.

Ceci étant, on le sait, sur internet, on retrouve du meilleur et du pire même à l'extrême. En ce sens, FB et les réseaux sociaux n'ont pas que des défauts. Prenons par exemple, les dénonciations récentes concernant les Harvey Weinstein et autres Gilbert Rozon relativement au harcèlement sexuel et différents abus de même nature. Le harcèlement sexuel n'est pas apparu avec les réseaux sociaux, il s'inscrit dans l'histoire de l'humanité depuis l'apparition de la première hormone masculine. Par contre, aurions-nous eu un tel mouvement social en faveur de la protection de l'intégrité des femmes sans les réseaux sociaux? C'est avec la prolifération et l'instantanéité de l'information, à visage découvert pour plusieurs cas, que de telles causes peuvent émerger si rapidement et devenir un enjeu de société à la vitesse de l'éclair. Certes, il y a des excès comme le cas Gilbert Sicotte l'a si bien démontré. Mais dans l'ensemble, FB et autre contribuent actuellement à assainir de beaucoup, les relations entre les gens sous l'angle du harcèlement sexuel.

D'ailleurs, considérant que nous sommes maintenant dans une année électorale au Québec, pensez-vous que le gouvernement Libéral aurait investi les sommes qu'il promet maintenant, si ce n'avait pas été de la pression qu'il constate dans la société civile au sujet du harcèlement sexuel? Voir : Agressions et harcèlement sexuels : Québec investira 25 millions de plus dans la prévention, Radio-Canada). La réponse n'est peut-être pas un « non » tranchant. Mais elle serait sûrement en nuance au lieu du « oui » catégorique actuel.

Conclusion : les réseaux sociaux, c'est comme l'alcool. C'est à utiliser avec modération.

Jocelyn Daneau, jocelyndaneau@gmail.com


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