Il
y avait ces derniers jours, rencontre des ministres des Finances du
Canada. On s'en doute, ils ont sûrement parlé de finance publique
et d'économie. Mais on le sait aussi maintenant, ils ont beaucoup
parlé, salivé le terme serait peut-être plus exact, sur la
répartition du pactole annoncé relativement à la légalisation du
commerce de la « dope », lequel devrait débuter
en juillet 2018. Ils ont intérêt à être prêts parce qu'il semble
que la chaîne d'approvisionnement privée est en feu et prête à
opérer à pleine vapeur, c'est du moins l'impression que l'on a, à
consulter les médias. À ce titre, j'ai bien peur que les
institutions publiques, du moins dans les premiers mois, aient de la
difficulté à suivre. Ceci étant, le but de mon propos, ce n'est
pas le cannabis, mais une autre sorte de bonheur artificiel abordé
lors de cette rencontre : la péréquation.
Les
faits : En 2018-2019, le Québec se verra transférer 11,7
milliards de dollars en péréquation de ses partenaires
canadiens c.-à-d. les provinces les plus riches.
Ce
qui a fait dire à Brad Wall premier ministre de la Saketchewan qu'en
cette période où les prix du pétrole et autres matières premières
sont en retrait, que sa province contribue pour 580 millions de $ à
l'enrichissement des Québécois et des Québécoises, notamment en
baisses d'impôt direct. Ce qui a fait dire à l'ineffable Luc Lavoie
de TVA que le Canada, c'est payant. Ce qui a fait répliquer Option
nationale avec un argumentaire tout aussi dogmatique et idéologique
que les automatismes de Luc Lavoie et de Brad Wall. Qui a raison, qui
a tort? Cela va demeurer encore longtemps un mystère, tant depuis 50
ans, chaque argument fédéraliste appelle immédiatement son
contraire indépendantiste et inversement. On n'en sort pas. On n'en
sortira jamais. D'ailleurs, un bel exemple, le Brexit est en train de
s'effouarer et on cherche à « débrexiter »
l'affaire. Par ailleurs, j'ai bien hâte dans quelques jours, le 21
décembre 2017, pour voir les résultats de l'élection en Catalogne
et la performance de mes amis indépendantistes.
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Revenons
à la péréquation et au 11,7 milliards de $ pour vous dire une
seule chose : je suis gêné. Je me « tape »
de savoir qui a raison ou qui à tort, mais j'ai toujours
l'impression que nous au Québec, nous recevons la charité du ROC
(Rest of Canada). Nous avons des taux d'imposition au Québec parmi
les plus élevés au Canada, nous sommes parmi les provinces
canadiennes les plus endettées et en plus, nous recevons de la
péréquation. Il y a quelque chose qui cloche au sein de la
nation du Québec.
On
fera la comptabilité que l'on voudra, selon l'idéologie que l'on
voudra, avec les artifices de calcul que l'on voudra, le résultat en
bout de piste est toujours le même depuis trop longtemps, on nous
transfère de l'argent pour maintenir au Québec, notre niveau de
vie.
Est-ce
que l'indépendance du Québec est le remède à tous nos maux comme
se plaisent à nous le répéter les tenants de cette option depuis
plusieurs années? Peut-être sur certains points, je ne dis pas non
et effectivement, le Québec comme pays serait économiquement
viable. Ce débat est clos depuis plusieurs années. Ceci étant, je
pense à l'expérience actuelle du Brexit et j'ai des doutes. Je
pense surtout à la dette colossale du gouvernement canadien de 647
milliards de dollars et à celle du Québec de 276 milliards. Si on
additionne les 2 dettes, compte tenu du poids démographique du
Québec, notre part totale tournerait autour de 424 milliards de
dollars.
Pour
faire une histoire courte, que je demeure Canadien, que je devienne
seulement Québécois ou une espèce d'hybride apatride dans mon
propre pays, une chose est certaine, je vais mourir en tant que
citoyen endetté. Mais on le sait, un coffre-fort, ça ne suit pas un
corbillard et je n'emmènerai pas ma gène avec moi, qu'elle soit
réelle ou non. Je peux donc dormir en paix.
PS.
Je comprends Brad Wall d'avoir le feu au passage, surtout après le
récent cadeau d'impôt de Libéraux de P. Couillard. Peu importe la
rigueur de l'argumentaire sur la structure des flux monétaires
menant aux résultats de la péréquation, c'est l'impression qui
compte.
Jocelyn
Daneau, jocelyndaneau@gmail.com
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