Enfant
et adolescent comme pour des milliers de jeunes Québécois
baby-boomers, ma vie a été bercée au rythme du sport et
surtout, par celui du hockey de NOS Canadiens. Qui ne se souvient pas
des multiples Coupe Stranley de l'Équipe jusqu'au début des
années 80? Classique de l'époque, la Soirée du hockey du
samedi soir à Radio-Canada avec René Lecavalier, Lionel Duval,
Richard Garneau et d'autres était, le Rendez-vous des rendez-vous.
J'ai vu jouer Jean Béliveau, Guy Lafleur, Savard, Robinson,
Cournoyer, mais aussi Bobby Clarke, Gordie Howe, Stan Mikita, Valérie
Kharlamov, Tretiak de la Série du siècle contre les Soviétiques en
1972 et combien d'autres? Mon meilleur joueur, mon idole, était
Bobby Orr que je me plaisais à imiter en m'imaginant, dans mon
humble patelin, que je serais un jour appelé à le remplacer.
Mais
la vie a fait ce qu'elle fait toujours si bien et cruellement
quelques fois, elle a ramené mon talent de hockeyeur au niveau des
mineurs et des lignes de garage, en me disant que finalement, c'est
l'école qui m'avait repêché. Mais je suis toujours resté un
« fanne » du Canadien, quoique la vie et ses
viscititudes m'en détachaient graduellement. Naturellement, je me
suis réjoui de la dernière Coupe Stanley de la Sainte Flanelle en
1992-1993; moment de grâce où mon Patrick Roy, hissé au rang de
héros national, a gagné le trophée Conn
Smythe,
remis
au
meilleur joueur des séries éliminatoires.
Et
un jour, le 6 décembre 1995, le
choc,
le Canadien de Montréal échangeait mon Patrick Roy. Je ne me
souviens
pas si à l'époque, il était le meilleur gardien au monde et le
meilleur joueur au monde. Ce que je sais par contre, c'est que tu ne
te débarrasses pas de ton meilleur élément et de loin, parce qu'il
a fait une crise même publique, si déplaisante soit-elle. Patrick
Roy n'avait quand même pas tué personne, il était simplement
victime de son caractère de feu. Une
chose est cependant certaine dans mon esprit, depuis toujours,
Patrick
Roy est un gagnant animé de l'esprit du guerrier.
En
1995, j'avais 36 ans. Outre la profonde rupture que l'échange de
Roy avec
le Canadien a
signifiée
pour moi, c'est surtout de comprendre qu'il n'y avait rien de sacré
dans la vie. Cet échange a été une
grande leçon de vie, c'était le début de la fin de mes
illusions. Si des individus censés pouvaient échanger un
Patrick
Roy, plus rien ne tenait. Je n'ai pas perdu confiance dans la vie à
cet instant; mais j'ai commencé à la regarder différemment.
C'est
l'arrivée de PK Subban qui
a ravivé mon intérêt pour le Canadien de Montréal. Quel
joueur, mon genre, offensif, flamboyant et se foutant de l'opinion
des autres. C'est
le
29 juin 2016 qu'ils – Molson, Bergevin, Therrien et
Paciorety
– m'ont profondément écœuré de leur style
de jeu de « dompage
de puck dans le fond de la zone pour courir après »,
lorsqu'ils ont échangé mon PK. Jamais,
jamais, je l'ai dit à plusieurs, jamais, je n'aurais échangé PK
Subban, un guerrier du hockey comme il devrait s'en faire plus
souvent.
Le Canadien de Montréal est une équipe de hockey au style éteignoir
depuis plusieurs années, dont le succès aux guichets relève
essentiellement du marketing. En fait, d'un point de vue hockey,
c'est une organisation qui s'est toujours éteinte; souvenons-nous des
années Lafleur ou de Chris Chelios, des guerriers que l'organisation
aurait souvent voulu castrer.
Avec
la saison catastrophique qui s'annonce présentement, si on ne peut
ramener PK Subban comme guerrier, Patrick Roy lui est disponible
comme
DG pour
mener les troupes sur-le-champ de bataille, pour
guider
une
équipe et un Claude Julien totalement dépassés par les événements
et
vaincre.
Il
est grand temps de ramener
Patrick Roy chez lui, comme DG, avec le Canadien de Montréal.
Jocelyn
Daneau
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