Le
député d'Abitibi-Ouest depuis 1976 annonçait le 24 février 2018
qu'il ne se représenterait pas aux élections québécoises du 1er
octobre 2018. À 73 ans, on le comprendra et nous ne pouvons que lui
souhaiter une agréable retraite, en lui souhaitant, chose
impossible, la santé éternelle. Rendez-vous compte, François
Gendron est arrivé au gouvernement avec René Lévesque et depuis,
il a toujours été présent à l'Assemblée nationale. C'est toute
une prouesse que de se faire élire une première fois. Mais durée
de si longues années dans un métier aussi dur et exposé relèvent
carrément de l'exploit. On ne peut que s'incliner devant une telle
carrière politique.
Pour
ceux et celles qui un jour, ont lu Artistes,
Artisans et Technocrates dans nos organisations de Patricia
Pitcher (2008), François Gendron est sûrement un artisan. Pour cette
dernière : « Dans
l'entreprise, l'artisan est vu comme étant sage, aimable, honnête,
franc, direct, digne de confiance, raisonnable, réaliste,
responsable et, évidemment, conventionnel puisqu'il valorise la
tradition et l'expérience. Son credo pourrait être "le
changement si nécessaire, mais pas nécessairement le changement ».
(Source : http://www.yvanc.com/016%20patricia%20pitcher.htm)
Bref, François Gendron n'a jamais été une étoile filante de la
cause souverainiste, mais dans la durée, contre vent et marée, il
était là et toujours là, fidèle au poste et à la cause. C'est
ce que je retiendrai de lui. Pour les
plus vieux, François Gendron, c'était le Bob Gainey du PQ.
Ce
que je retiendrai aussi de lui, c'est un bout de phrase qu'il a dit
en annonçant son départ et qui m'a personnellement interpellé :
« … il
y a beaucoup trop d'aviseurs, qui donnent des avis, qui veulent faire
l'agenda politique à la place de ceux qui portent le dossard. Ça
n'a pas de bon sens, qu'il y ait tant de commentateurs. Il y a trop
« d'opignants » et d'opinions, donc le monde est tout
mêlé. »
Source :
Élu
pour la première fois en 1976, François Gendron quittera la vie
politique, 24
février 2018.
C'est
ici, grandeur et misère de la démocratisation d'internet et des
énormes facilités offertes par les réseaux sociaux qui ont
favorisé l'émergence de plates-formes comme le Huffington Post,
Wordpress ou Blogger (Google) que j'utilise présentement. C'est dans
l'air du temps mon cher François et malheureusement, cela ne
s'arrêtera pas. Mais je comprends les politiciens que cela énerve
dans le cours de leur travail. En 1976, ils
avaient le quasi-monopole
de la vérité. En 2017, les gens sont plus instruits, mieux
articulés et la société est devenue tellement complexe que par la
force des choses et les réseaux sociaux, cela à favorisé
l'émergence et la prolifération du meilleur et du pire en termes de
gérants d'estrade.
À
ceci, il faut rajouter le fait que dans le cas particulier du Parti
Québécois, à force de changer de chefs continuellement à la
recherche d'un Sauveur pour le Grand soir; à force de changer
d'orientation sur l'Option au gré de la brise matinale, cela a
nourri depuis des années les chroniqueux à s'en péter les
bretelles. En fait, le PQ, c'est comme la Règle de Pareto sur le
20-80 : 20 % du vote et 80 % de commentaires et
d'analyse. Comme le disait le général de Gaule : « La
vieillesse est un naufrage » et les dérives du PQ depuis
plusieurs années, sont un peu les nôtres. Alors, il ne faut pas se
surprendre que tout un chacun ait son opinion sur le PQ et l'exprime.
Ceci
étant, pour François Gendron, un professeur arrivé en politique
par hasard, c'est ce qu'il dit, on terminera ce billet par la chanson
de Hugues Aufray : Adieu
monsieur le professeur nous ne vous oublierons jamais.
Jocelyn
Daneau,
jocelyndaneau@gmail.com
Blogue :
https://dano-detache.blogspot.ca/
Blogueur
sur le Huffington Post Québec :
http://quebec.huffingtonpost.ca/author/jocelyn-daneau/
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