dimanche 25 février 2018

François Gendron et les « opignants »



Le député d'Abitibi-Ouest depuis 1976 annonçait le 24 février 2018 qu'il ne se représenterait pas aux élections québécoises du 1er octobre 2018. À 73 ans, on le comprendra et nous ne pouvons que lui souhaiter une agréable retraite, en lui souhaitant, chose impossible, la santé éternelle. Rendez-vous compte, François Gendron est arrivé au gouvernement avec René Lévesque et depuis, il a toujours été présent à l'Assemblée nationale. C'est toute une prouesse que de se faire élire une première fois. Mais durée de si longues années dans un métier aussi dur et exposé relèvent carrément de l'exploit. On ne peut que s'incliner devant une telle carrière politique.

Pour ceux et celles qui un jour, ont lu Artistes, Artisans et Technocrates dans nos organisations de Patricia Pitcher (2008), François Gendron est sûrement un artisan. Pour cette dernière : « Dans l'entreprise, l'artisan est vu comme étant sage, aimable, honnête, franc, direct, digne de confiance, raisonnable, réaliste, responsable et, évidemment, conventionnel puisqu'il valorise la tradition et l'expérience. Son credo pourrait être "le changement si nécessaire, mais pas nécessairement le changement ». (Source : http://www.yvanc.com/016%20patricia%20pitcher.htm) Bref, François Gendron n'a jamais été une étoile filante de la cause souverainiste, mais dans la durée, contre vent et marée, il était là et toujours là, fidèle au poste et à la cause. C'est ce que je retiendrai de lui. Pour les plus vieux, François Gendron, c'était le Bob Gainey du PQ.

Ce que je retiendrai aussi de lui, c'est un bout de phrase qu'il a dit en annonçant son départ et qui m'a personnellement interpellé : « il y a beaucoup trop d'aviseurs, qui donnent des avis, qui veulent faire l'agenda politique à la place de ceux qui portent le dossard. Ça n'a pas de bon sens, qu'il y ait tant de commentateurs. Il y a trop « d'opignants » et d'opinions, donc le monde est tout mêlé. » Source : Élu pour la première fois en 1976, François Gendron quittera la vie politique, 24 février 2018.

C'est ici, grandeur et misère de la démocratisation d'internet et des énormes facilités offertes par les réseaux sociaux qui ont favorisé l'émergence de plates-formes comme le Huffington Post, Wordpress ou Blogger (Google) que j'utilise présentement. C'est dans l'air du temps mon cher François et malheureusement, cela ne s'arrêtera pas. Mais je comprends les politiciens que cela énerve dans le cours de leur travail. En 1976, ils avaient le quasi-monopole de la vérité. En 2017, les gens sont plus instruits, mieux articulés et la société est devenue tellement complexe que par la force des choses et les réseaux sociaux, cela à favorisé l'émergence et la prolifération du meilleur et du pire en termes de gérants d'estrade.

À ceci, il faut rajouter le fait que dans le cas particulier du Parti Québécois, à force de changer de chefs continuellement à la recherche d'un Sauveur pour le Grand soir; à force de changer d'orientation sur l'Option au gré de la brise matinale, cela a nourri depuis des années les chroniqueux à s'en péter les bretelles. En fait, le PQ, c'est comme la Règle de Pareto sur le 20-80 : 20 % du vote et 80 % de commentaires et d'analyse. Comme le disait le général de Gaule : « La vieillesse est un naufrage » et les dérives du PQ depuis plusieurs années, sont un peu les nôtres. Alors, il ne faut pas se surprendre que tout un chacun ait son opinion sur le PQ et l'exprime.

Ceci étant, pour François Gendron, un professeur arrivé en politique par hasard, c'est ce qu'il dit, on terminera ce billet par la chanson de Hugues Aufray : Adieu monsieur le professeur nous ne vous oublierons jamais.

Jocelyn Daneau, jocelyndaneau@gmail.com
Blogueur sur le Huffington Post Québec : http://quebec.huffingtonpost.ca/author/jocelyn-daneau/

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Alexandre Bissonnette - Qu'on passe à autre chose

Encore ce matin dans les médias, on nous sert du Alexandre Bissonnette.  V ous savez, le jeune tueur menteur et narci...